Etude de recul du trait de côte, prévention des risques de submersions, contrôle de la qualité des eaux de baignade, maintien de la biodiversité : le Département et ses partenaires publics multiplient les actions pour préserver la côte atlantique.
Sous ses airs de colosse, l'océan est fragile. Son littoral, malgré la force qui semble se dégager de ses falaises et le sentiment d'éternité que procurent ses plages, est tout aussi sensible. Dans les Pyrénées-Atlantiques, il est l'objet de la plus grande attention.
Le Département est directement concerné par cette bande géographique de 35 km qui va de l'embouchure de l'Adour, à Boucau, à celle de la Bidassoa, à Hendaye. Il faut dire que ses domaines d'intervention s'y croisent : pêche et ports, eau et assainissement, biodiversité, routes, habitat, tourisme, éducation.
Propriétaire des ports de Saint-Jean-de-Luz, Ciboure et Hendaye, le Département y entretient et construit des équipements publics, comme la criée luzienne. Il consolide aussi annuellement les digues qui protègent la baie des déchaînements océaniques. Le long de la côte, il est gestionnaire, directement ou par délégation de pas moins de dix espaces naturels sensibles (ENS) : sept qui se trouvent littéralement sur le bord de mer et trois autres à moins de deux kilomètres à l'intérieur des terres. Il mène des opérations d'aménagement et de renaturation de ces ENS. Il est par ailleurs gestionnaire de la route départementale 912 qui relie Hendaye à Ciboure. Il est aussi l'un des principaux financeurs d'Asporotsttipi, la maison de la Corniche basque. On pourrait ainsi multiplier les exemples de la présence et de l'engagement du Département sur la zone côtière.
Méthode scientifique à la plage
Sur les thématiques littorales, le Département vient en appui de partenaires publics. Il est signataire d'une convention avec la communauté d'agglomération du Pays basque (CAPB), compétente pour la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (Gemapi). Il apporte à l'intercommunalité basque un soutien technique dans le domaine des risques littoraux et du recul du trait de côte, un phénomène particulièrement surveillé. A ce titre, il soutien aussi l'Observatoire de la côte Nouvelle-Aquitaine (OCNA), un réseau d'experts qui produit des études scientifiques. Ces données sont fondamentales pour anticiper les effets des évolutions géologiques qui peuvent fragiliser la sécurité publique. Il est en effet établi que les falaises reculent chaque année en moyenne de 20 cm tandis que les plages sableuses peuvent perdre jusqu'à un mètre.
Dans cette logique d'acquisition de connaissances et de prévention, le Département participe aussi au groupement d'intérêt scientifique (GIS) Littoral basque. Celui-ci réunit collectivités territoriales et organismes scientifiques des deux côtés de la frontière. Il étudie tout particulièrement les phénomènes du recul du trait de côte, de submersion, de micropolluants, de déchets flottants. Pour ce qui concerne ces derniers, on notera que le Département apporte un soutien financier au syndicat mixte Kosta Garbia, qui en récolte en mer chaque année de 7 à 12 tonnes.L
Les phénomènes qui affectent la biodiversité sont un autre sujet de recherche privilégié. Le GIS Littoral basque a par exemple placé sous ses radars Ostreopsis, une microalgue toxique apparue en 2020. Cette politique de recherche et de veille est l'une des briques de réponse à l'enjeu sanitaire de la qualité des eaux de baignade, auquel le Département est particulièrement attentif, notamment au travers de ses politiques "eau et assainissement". On trouve sur le site de l'agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine les bilans annuels détaillés de contrôle de l'eau. Des classements sont aussi disponibles sur le site Baignade du ministère de la santé.
Le Centre de la mer à Biarritz est un autre acteur important de la connaissance de l'océan soutenu par le Département. Il mène notamment des programmes de recherche sur le milieu marin et diffuse des supports pédagogiques.
Une vision régionale
Placé sous l'égide de l'Etat et piloté par la région, le groupement d'intérêt public (GIP) Littoral 2030 mène une réflexion prospective sur l'ensemble de la côte atlantique néo-aquitaine. Vingt collectivités territoriales littorales, parmi lesquelles se trouve le Département des Pyrénées-Atlantiques et la communauté d'agglomération Pays basque, y sont représentées. Outre la production d'études, le GIP mène et coordonne des actions d'aménagement. Parmi les opérations réalisées dans les Pyrénées-Atlantiques, on citera entre autres les rechargements en sable des plages d'Anglet pour lutter contre l'érosion, la création d'une modélisation de submersion de la grande plage de Biarritz, l'aménagement de la voie verte de l'Uhabia à Bidart ou encore le projet de recomposition du secteur d'Erromardie, à Saint-Jean-de-Luz.
Le Département est également membre du Centre pour l'aquaculture, la pêche et l'environnement de Nouvelle-Aquitaine (Capena). Cette association produit notamment des expertises et propose des appuis techniques aux collectivités et aux professionnels de la mer.
