A l’initiative des professionnels de santé, le Département a présenté le projet à l’ensemble des maires et conseils municipaux du Haut-Béarn.
A Oloron-Sainte-Marie, sans doute plus qu’ailleurs dans les Pyrénées-Atlantiques, la question du vieillissement de la population et le départ des médecins à la retraite inquiètent. On observe à Oloron une accélération significative du vieillissement de la population. Un phénomène qui va s’accentuer plus rapidement que dans le reste du département (38% de la population est âgée de 60 ans et plus).
Les services et actions proposés à ce jour (et depuis plus de trois ans) par la Maison de Santé du Piémont oloronais le sont sur la base de cabinets et professionnels disséminés sur le territoire d’Oloron-Sainte-Marie.
Quant à l’offre de soins, elle est insuffisante pour répondre aux besoins de la population (4 000 personnes sans médecin traitant dans le territoire), et aux enjeux de santé (vieillissement, santé/logement). Cet éclatement nuit à l’efficacité, la cohérence, la coordination, la visibilité et aux liens nécessaires de travail avec l’hôpital et les autres structures de santé du territoire.
Un espace commun regroupant différents professionnels de santé est un facteur important de stabilité des médecins et d’attractivité pour de futurs professionnels. Ils y trouvent ainsi des conditions matérielles adaptées à l’exercice de leur métier au profit de leurs patients. Cette question est d’autant plus prégnante que le territoire est marqué par un vieillissement significatif des professionnels de santé (un tiers des médecins est âgé de 60 ans et plus contre un quart sur le département) avec dans un même temps une forte fragilisation hospitalière.
Par ailleurs, la présence sur un même lieu de logements visant à l’inclusion sociale correspond à un intérêt partagé.
C’est dans ce contexte que les professionnels de santé ont interpellé le Conseil départemental afin de répondre à ces enjeux par la réalisation d’une Maison de santé. Un espace de santé et d’inclusion pour Oloron et l’ensemble du Haut-Béarn.
Ainsi, le Conseil départemental a mobilisé son ingénierie (Société d’Equipements des Pays de l’Adour (SEPA) et Office 64) pour créer un Pôle de Santé et d’Inclusion Sociale Seniors (PSIS). Il se composera d’une Maison de Santé Pluridisciplinaire et d’une résidence inclusive et, à terme, un espace regroupant des permanences d’associations spécialisées dans les soins et maintien de l’autonomie.
Attirer les médecins
Il était nécessaire de créer un lieu pour attirer de nouveaux médecins généralistes, des spécialistes et paramédicaux manquants sur le territoire.
Ce projet anticipe les futurs départs à la retraite des professionnels et répond aux attentes des professionnels pour qui la pratique de la médecine dans des lieux mutualisés est désormais la condition sine qua non de leur installation.
Ce projet permettra d’améliorer la coordination entre les professionnels de santé, de faciliter le partage des ressources entre professionnels, d’accueillir en sécurité les patients dans des conditions de confort contemporain, d’offrir au territoire un espace pour mener des actions de santé publique et de prévention, et bien sûr d’améliorer la prise en charge des patients.
Le projet de Maison de Santé Pluriprofessionnelle
Cette maison accueillera deux blocs de généralistes de six cabinets et un cabinet pour un interne par bloc. Deux cabinets de spécialistes et un cabinet de trois ophtalmologistes. D’autres cabinets accueilleront des kinés, ostéopathes. Une grande salle commune permettra d’accueillir des manifestations de prévention en santé. 75 places de parking propre sont prévues. Cette maison pourra recevoir 21 professionnels de santé et 37 personnels au total.
Les logements sociaux et inclusifs
Ces logements seront adaptés à la vie autonome, sécurisés et sécurisants sans être médicalisés. Ils bénéficieront d’un accès immédiat aux commerces, services et transports en commun. Il s’agira de petits immeubles collectifs ou regroupement de pavillons semi-individuels, des logements de deux à trois pièces, en milieu urbain et en milieu rural.
Ces espaces de vie bénéficieront de la présence d’un animateur pour l’accueil, l’écoute des résidents, une aide au quotidien pour le bon fonctionnement de la résidence et les sorties culturelles et sportives
Chaque résidence développera son projet de vie sociale grâce à des partenariats auprès d’associations locales et de structures médico-sociales. Ce projet de vie sociale et partagée doit faciliter la participation sociale et citoyenne de ses habitants.
Le projet doit décliner quinze logements locatifs sociaux seniors de type T2 et type 3 adaptés PMR.
Près de 8 millions d'euros
Le coût prévisionnel de la MSP s’élève à quatre millions d’euros. Près de deux millions d’euros de subventions sont attendus.
Un premier comité de pilotage a eu lieu début novembre avec les acteurs concernés et pressentis pour participer financièrement à cette démarche collective. Les dossiers de demande de subventions ont été transmis et ont fait l’objet d’échanges avec la plupart des cofinanceurs.
Un prochain comité de pilotage des financeurs aura lieu en janvier.
Côté foncier, le compromis de vente est sur le point d’être signé.
Le coût prévisionnel des logements sociaux et inclusifs s’élève à 3,9 millions d’euros. Près de 650 000 euros de subventions sont attendus.